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Leurs vies coachées, ils se sentent mieux

Les coachs de vie existent depuis déjà quelques années. Mais qui sont-ils ? Sont-ils vraiment efficaces ? Quatre personnes livrent leur expérience de coaching de vie.

Pour Jessica, 29 ans, tout s’est effondré il y a cinq ans, quand son copain l’a quittée après deux ans de relation. « C’était avec lui que j’allais terminer ma vie. J’avais déjà tout planifié dans ma tête », confie-t-elle. Le choc a été rude. Elle a alors commencé à sortir régulièrement pour s’amuser et oublier cet épisode. Malgré cela, « je sentais que j’allais mal. » Ses proches l’ont aperçu, dont son meilleur ami. « C’est lui qui m’a conseillé d’aller voir sa mère, qui est coach de vie », raconte Jessica. « J’ai tout de suite accepté. »

 

Le métier de coach de vie peut sembler marginal et abstrait pour beaucoup. Le manque de législation concernant la profession (voir "Le coach et la loi") renforce ces sentiments. Ces coachs se caractérisent par leur engagement à aider un individu en quête de changement dans sa vie. Les objectifs fixés, le coach accompagne et aide son coaché à trouver les solutions pour les atteindre, ne se focalisant que sur le présent. Et cela, par le biais d’entretiens individuels.

Jessica, 29 ans.

 

La première rencontre avec le coach peut être accompagnée d’une grande appréhension. Cela a été le cas pour Jessica. Contrairement à Céline, étudiante de 24 ans. « Quand on m’a proposé d’aller voir une coach de vie, j’ai rigolé. Je ne connaissais pas. Ça ne fait pas sérieux. Mais après la fin de notre première rencontre, j’ai revu mon jugement », dit Céline en souriant.

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Une relation de confiance

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« Dès la première séance, je me suis totalement confiée », explique Jessica. « Pourtant, parler de ma vie à un inconnu, ce n’est pas mon genre. » Les coachs de vie ont cette qualité de mettre à l’aise les personnes qui viennent les voir. C’est essentiel pour leurs rencontres futures. Avoir la confiance de leurs coachés est encore plus primordial. C’est dans une relation de confiance installée que ceux-ci pourront faire part de leurs problèmes. « La confiance s’est vite installée entre nous. Je sentais qu’elle me comprenait. Mes amis compatissaient mais ils ne me comprenaient pas », continue Jessica.

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Les amis et la famille ne peuvent-ils donc pas prendre ce rôle de coach ? Céline s’est rendue chez une coach de vie après l’addition d’une longue relation fort difficile avec son ex-copain et de graves problèmes de santé. Elle est insiste : « Ma coach m’a aidée à ouvrir les yeux sur qui mon copain était vraiment. Une personne qui me connait n’aurait pas su m’aider de cette façon. »

Céline, 24 ans

 

Selon Philippe, cette remise en question pour un développement de soi se fait difficilement sans une aide extérieure : « On manque d’objectivité et de recul. Même si la solution se trouve sous nos yeux, on peut ne pas la voir.» Comptable de 40 ans, il a décidé de voir quelqu’un pour se reconstruire après son divorce. « Je voulais aller de l’avant et trouver quelqu’un pour m’aider, parlant le même langage que moi », poursuit-il. Cela a été le cas lorsqu’il a rencontré une coach conseillée par son médecin.

 

Les premières minutes de la séance sont consacrées à l’explication du coaching. Philippe a aussi dû expliquer pourquoi il était là et ce qu’il pensait de lui-même. Des informations essentielles pour le coach. « Elle a très vite décelé les pièces abîmées dans la structure », dit-il. Le coach va alors expliquer où se situe le problème. Il va guider le coaché vers les solutions et lui fournir les modèles pour ne plus reproduire les mêmes erreurs. « On met tout sur la table. On trie et on assemble. Mais il faut un plan. C’est le coach qui l’a. »

 

Une vraie boîte à outils

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En plus du plan, Brigitte, 51 ans, chercheuse indépendante et mère de famille, souligne la panoplie d’outils dont dispose sa coach de vie : « Pour chaque problème, elle a un outil différent. Et si ça ne marche pas, elle nous propose d’essayer autre chose. » Régulièrement, le coach enseigne comment s’en servir soi-même dans la vie quotidienne. Le but : rendre le coaché autonome et responsable.

Philippe, 40 ans

 

Il y a deux ans, Brigitte recherchait quelqu’un pour l’aider. Elle avait l’impression de vivre une vie qui n’était plus la sienne. C’est aussi son médecin qui lui a conseillé une coach de vie. Les séances se passaient bien, jusqu’à ce que sa coach lui dise qu’il n’était plus nécessaire qu’elles se voient. « Quand elle m’a dit ça, je ne me sentais pas prête. Je me suis identifiée à l’oisillon qui se fait sortir du nid par ses parents pour voler tout seul. » Mais Brigitte avait une totale confiance en sa coach. Et les séances se sont arrêtées. « Quand elle m’a dit que j’étais capable, je l’ai crue. Je savais que sa porte était grande ouverte, qu’il y avait un filet de sauvetage au cas où. »

 

La fin du coaching peut subvenir par la demande du coaché. Avec Philippe, ils ont arrêté les séances d’un commun accord. « J’ai senti, et elle aussi, que les caps étaient largement dépassés. » Ils se sont revus six mois plus tard afin de faire le point sur sa situation. « C’est pas bon d’arrêter quelque chose comme ça si vite. Il faut voir si ça va toujours sur une plus longue période », dit Philippe.

 

Un budget financier

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En moyenne, quatre à cinq séances de coaching sont nécessaires pour solutionner un certain problème. Le prix de la séance varie selon les coachs. Le prix moyen tourne autour de 60€ pour une heure. Et cela peut aller jusqu’à 200€. Un coaching personnel représente donc un budget financier non négligeable. À l’heure d’aujourd’hui, Céline voit encore sa coach. Elle est consciente du budget que cela nécessite mais elle ne se privera pas de ses séances.  « Pour le bien que ça fait, ça vaut le prix. Je me sens libérée à chaque fois que je sors de chez elle », affirme-t-elle. Philippe est du même avis : « Je ne me souviens plus très bien du prix exact. Cela prouve que la valeur financière est passée en-dessous du résultat. » Pour beaucoup, c’est un investissement à long terme.

Brigitte, 51 ans

 

Brigitte, quant à elle, a eu un brin d’appréhension quand elle a vu les prix en s’informant sur le web. « Je me suis dit que certains avaient trouvé le bon filon pour se faire de l’argent. Mais j’y suis allée. En plus, ses prix étaient vraiment démocratiques. » Elle n’a pas tort dans le sens où n’importe qui peut se déclarer coach et faire sa publicité. Les coachs revendiquent leurs différentes formations mais elles n’ont pas la même légitimité qu’un diplôme.

 

Sentiment de partage et de concret

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Un diplôme, le psychologue en possède un. Son métier est aussi réputé pour aider les personnes ayant des problèmes dans leur vie. Céline explique pourquoi elle a plutôt fait le choix d’un coach de vie : « J’avais déjà vu un psychologue auparavant. C’est différent. Le psychologue t’écoute beaucoup. Le coach, il te parle, il te conseille. Il y a une plus grande interactivité. » Le partage intrinsèque aux séances est l’une des choses qui dirige les gens vers un coach. Pour Philippe, il y a un autre point essentiel : « Je voulais quelqu’un de terre à terre, qui me parle avec des choses concrètes de la vie quotidienne. J’ai déjà vu un psychologue quand j’étais jeune. Leur méthode est beaucoup trop abstraite pour moi. »

 

Pour certaines personnes, le coaching de vie ne sera pas efficace. Pour régler divers problèmes et certaines questions, il est nécessaire de se tourner vers d’autres professionnels. Mais ces quatre témoins sont unanimes : leurs coachs respectifs les ont aidés à évoluer et à se reprendre en main. Ils veulent valoriser le métier et le conseillent à ceux qui en ont besoin. Ces expériences sont positives mais attention aux imposteurs et aux amateurs qui sévissent dans le milieu. Le mieux est de se fier aux  conseils de ses proches pour choisir un coach de vie.

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